Les émeutes en France suite à la mort de Naël : Qui participe réellement et comment les expliquer ?… Actus du jour
Suite à la mort de Naël mardi dernier, la France fait face à d’importantes émeutes. Bien que la nuit de dimanche à lundi ait été plus calme que les précédentes, les tensions persistent. Qui sont les véritables acteurs de ces émeutes et comment les expliquer ? Peut-on réellement les comparer à celles de 2005 ? C’est le sujet brûlant qui occupe les Unes de l’actualité aujourd’hui.
Selon Annie Fourcault, historienne spécialiste du développement des banlieues et professeure à l’université Paris Panthéon Sorbonne, il existe une différence majeure entre les émeutes de 2005 et celles d’aujourd’hui. En 2005, les émeutes étaient principalement localisées dans les quartiers les plus pauvres de France, tandis qu’aujourd’hui, elles touchent également les villes et les centres-villes à l’échelle nationale. Cette évolution peut être attribuée en partie au mimétisme via les réseaux sociaux, qui a favorisé la propagation rapide du mouvement dans tout le pays.
Les émeutes actuelles ont déjà dépassé le bilan des victimes directes en termes d’incendies, de dégradations et de vols par rapport aux émeutes de 2005, qui ont duré trois semaines. Malgré cela, il est important de noter que les émeutiers ne sont pas directement liés à la victime ou à sa famille, à l’exception peut-être de Nanterre.
Certains chercheurs soulignent que ces scènes de colère et de violence sont en partie motivées par des symboles. Par exemple, la mort de Naël, un adolescent de 17 ans, a suscité une réaction plus importante que celle d’un automobiliste tué lors d’un refus d’obtempérer à Angoulême il y a quelques semaines. La médiatisation et la visibilité accrue de la mort de Naël, filmée sous différents angles, ont amplifié la colère.
La sociologue Maïté Gabet estime que ces violences sont davantage une révolte qu’une simple délinquance urbaine. Selon elle, elles portent une dimension politique indéniable et pourraient être le début d’une forme de soulèvement. Cette idée est partagée en partie par Jean-Luc Mélenchon, bien que cela suscite des débats au sein de son propre parti, La France insoumise.
Cependant, il est important de souligner que la majeure partie de la classe politique condamne ces violences. Les émeutes sont perçues comme des actes de délinquance, tandis que la question de la politique migratoire est soulevée par l’extrême droite. L’éducation est également un enjeu important, avec des appels à la responsabilité des parents pour garder leurs enfants chez eux, lancés par le président Emmanuel Macron.
Les émeutes ont visé non seulement des commerces, mais aussi de grandes institutions de la République, telles que des écoles et des mairies. Ces attaques contre des élus ont suscité une vive réaction et plus de 150 mairies ou bâtiments municipaux ont été attaqués depuis le début des émeutes.
Face à cette situation, le ministre délégué chargé de la ville et du Logement, Olivier Klein, a appelé au calme et a souligné la nécessité d’une réflexion lucide de la part des élus locaux et des politiciens pour prendre des mesures rapides et améliorer le quotidien des habitants des banlieues.
En conclusion, les émeutes en France après la mort de Naël sont un sujet complexe et vaste. Ils sont le reflet de tensions sociales et politiques profondes. Dans les prochains jours, il sera nécessaire d’examiner plus en détail certains aspects de cette question brûlante et de prendre le temps d’analyser les différents points de vue pour une meilleure compréhension de la situation.
Actualités en bref :
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- Un sapeur-pompier de 24 ans est décédé lors d’une intervention pour éteindre un feu de voiture en Seine-Saint-Denis, en France. Aucun lien n’a été établi entre sa mort et les émeutes qui ont eu lieu récemment dans le pays.
- Une cagnotte lancée en soutien à la famille du policier qui a tiré sur Naël a récolté plus d’un million d’euros. Cette initiative suscite la controverse, certains la jugeant inappropriée et insultante envers la famille de Naël.
- Le deuxième passager qui était dans la voiture avec Nahel s’est rendu à la police et a été interrogé. Selon sa version des faits rapportée au journal Le Parisien, Naël aurait été frappé à plusieurs reprises par les policiers avant d’être blessé par balle.
- Les syndicats de médecins ont lancé un appel à la grève pour dénoncer la situation critique des hôpitaux publics en France. Ils réclament des augmentations de salaire et de meilleures conditions de travail pour attirer davantage de professionnels de santé. Actuellement, 30 % des postes de médecins dans les hôpitaux sont vacants.
- Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a fait appel à l’aide internationale pour Haïti, un pays confronté à une situation dramatique. Les guerres de gangs ont plongé le pays dans un climat de terreur, les gangs s’en prenant également aux civils. Guterres a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU d’autoriser le déploiement des forces de l’ONU pour aider la police haïtienne à lutter contre ces gangs.
- Twitter a récemment limité le nombre de tweets accessibles par jour. Les comptes vérifiés sont désormais limités à 10 000 messages par jour, tandis que les utilisateurs non vérifiés peuvent lire jusqu’à 1 000 tweets par jour. Les nouveaux comptes non vérifiés sont limités à 500 tweets par jour. Cette décision a suscité des critiques, certains y voyant un moyen de pousser les utilisateurs à souscrire à l’abonnement payant Twitter Blue.
- Le roi des Pays-Bas a présenté officiellement des excuses pour l’implication de son pays dans l’esclavage. Ces excuses interviennent à l’occasion du 150e anniversaire de l’abolition de l’esclavage dans les anciennes colonies néerlandaises. Les Pays-Bas ont joué un rôle majeur dans la traite des esclaves, avec environ 600 000 Africains déportés vers l’Amérique du Sud et les Caraïbes. Cette initiative fait suite à d’autres pays tels que la Belgique et le Royaume-Uni qui ont également présenté leurs excuses pour leur participation à l’esclavage.



