Quatre ans après le confinement : La santé mentale des étudiants français en déclin
L'impact durable de la pandémie : 41 % des étudiants français souffrent de symptômes dépressifs quatre ans après le confinement

Le 17 mars 2020, la France entrait dans un confinement total, une mesure sans précédent dans l’histoire du pays. Quatre ans plus tard, les séquelles de cette période sur la santé mentale de la population, et plus particulièrement celle des jeunes, sont toujours présentes. Une étude récente révèle une augmentation alarmante des symptômes dépressifs chez les étudiants, soulevant des questions sur les causes et les solutions possibles à ce problème persistant.
Une détérioration notable de la santé mentale des étudiants
Selon une étude menée par l’Université de Bordeaux, 41 % des étudiants présentent aujourd’hui des symptômes dépressifs, une augmentation significative par rapport aux 26 % observés avant la crise du COVID-19. Ces chiffres, dévoilés par France Inter et le magazine Marianne, sont basés sur des questionnaires en ligne remplis en 2023. Les symptômes dépressifs comprennent des sentiments persistants de tristesse, d’anxiété, une perte d’intérêt pour les activités habituelles, des troubles du sommeil et une diminution notable de l’énergie. Il est crucial de noter que ces symptômes ne signifient pas nécessairement que ces individus sont cliniquement déprimés, un diagnostic médical étant nécessaire pour confirmer la dépression.
Des facteurs multiples à l’origine de cette hausse
Christophe Zourio, professeur d’épidémiologie à l’Université de Bordeaux, explique que plusieurs facteurs contribuent à cette détérioration. Entre 15 et 25 ans, période où le cerveau est encore en maturation, les jeunes sont particulièrement vulnérables aux troubles psychiatriques. La pandémie a exacerbé des tendances préexistantes, entraînant une augmentation des pensées suicidaires parmi les jeunes de 18 à 24 ans, passées de 21 % avant le COVID à 29 % en 2023.
Les difficultés économiques, accentuées par l’inflation et la précarité croissante, jouent également un rôle majeur. Les études de plus en plus sélectives et le risque de chômage ajoutent une pression supplémentaire. En outre, le contexte géopolitique instable et les préoccupations liées au changement climatique affectent également le moral des jeunes.
Les réseaux sociaux, bien qu’outil de connexion, peuvent également avoir un effet néfaste en favorisant la comparaison avec des versions idéalisées des autres, ce qui peut accentuer le sentiment d’isolement et de mal-être.
Les mesures gouvernementales et les défis à relever
Le gouvernement français a reconnu l’importance de la santé mentale des jeunes. En janvier, le Premier ministre Gabriel Attal a déclaré vouloir faire de ce sujet une priorité de l’action gouvernementale. En 2021, le gouvernement avait lancé le « chèque psy », permettant à toute personne dès 3 ans de bénéficier de séances d’accompagnement psychologique. Cependant, ce dispositif a été critiqué pour sa complexité et son manque d’efficacité.
Attal a promis une refonte de ce système, avec un accès plus direct aux psychologues sans passer par un médecin, et une augmentation des tarifs pour encourager les professionnels à participer. Malgré ces initiatives, le manque de psychologues et de psychiatres reste un obstacle majeur.
Les ressources disponibles et l’importance du dialogue
Il est essentiel pour ceux qui souffrent de troubles dépressifs de rechercher de l’aide. Des ressources comme Fil Santé Jeunes offrent des appels gratuits et anonymes, tandis que des associations comme Nightline travaillent activement pour soutenir les jeunes. Il est crucial de briser le silence et de parler des problèmes de santé mentale pour obtenir l’aide nécessaire.
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La santé mentale des jeunes reste une préoccupation majeure en France, et des efforts continus sont nécessaires pour aborder cette crise. La pandémie de COVID-19 a mis en lumière des vulnérabilités profondes qui exigent des solutions à long terme, adaptées aux besoins des jeunes générations.
En Bref: Actus du 15/03/2023
Élection présidentielle en Russie : Un scrutin sans surprise
Les électeurs russes ont entamé ce vendredi leur participation à la première élection présidentielle depuis le début de l’invasion massive de l’Ukraine en février 2022. Ce scrutin, prévu sur trois jours, est largement prévisible, avec une victoire attendue pour Vladimir Poutine, qui brigue un cinquième mandat consécutif.
Contexte et Préparation
L’élection se déroule dans un cadre où l’opposition politique réelle à Vladimir Poutine est exclue, aucun candidat n’ayant été autorisé à contester la réélection du président. Seuls trois candidats ont été habilités à se présenter, et aucun d’entre eux ne conteste la poursuite de la guerre en Ukraine.
Les votes se tiennent même dans les territoires occupés par la Russie en Ukraine, ainsi que dans la région séparatiste de Transnistrie en Moldavie. En tout, près de 115 millions de Russes sont appelés aux urnes.
Soupçons de Fraude et Contexte Politique
Le scrutin est entaché de soupçons de fraude, exacerbés par l’utilisation du vote électronique. Selon l’ONG Freedom House, en 2018, Poutine avait remporté plus de 75 % des voix, en partie grâce à des irrégularités, telles que la coercition des électeurs par leurs employeurs ou enseignants.
Situation Humanitaire et Sécurité
La situation sur le terrain reste tendue. En février, plus de cent personnes avaient été tuées dans des circonstances similaires à Gaza, dans un contexte d’aide humanitaire. Les autorités israéliennes et palestiniennes se rejettent la responsabilité des violences, contribuant à un climat de méfiance et d’insécurité.
Analyse des Conditions de Vote
Les conditions de cette élection montrent clairement le manque de liberté politique, les campagnes d’opposition étant étouffées. Les observateurs internationaux et les militants des droits humains restent préoccupés par l’intégrité du processus électoral et les droits fondamentaux des citoyens russes.
Perspectives
Alors que la réélection de Poutine semble inévitable, cette élection pourrait renforcer la position de la Russie sur la scène internationale, malgré les critiques et les pressions diplomatiques. Les observateurs restent vigilants quant à la mise en œuvre de toute réforme démocratique future en Russie.



