
Cette semaine, une nouvelle source de tension internationale émerge au cœur de l’Europe. La Russie a récemment dévoilé un projet de loi visant à redéfinir ses frontières maritimes dans la mer Baltique, avant de faire marche arrière sous la pression des réactions internationales. Ce développement pourrait sembler anecdotique à première vue, mais il revêt une importance géopolitique considérable.
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ToggleUn Projet de Loi Controversé
Le 21 mai, plusieurs médias russes, dont le quotidien d’opposition Moscow Times, ont révélé qu’un décret gouvernemental proposait de redéfinir les frontières maritimes de la Russie dans la mer Baltique. Cette mer, située au nord de l’Europe, est bordée par neuf pays, dont la Russie. Le texte de loi en question visait à modifier les points géographiques à partir desquels sont tracées les limites des eaux territoriales russes, permettant ainsi à la Russie de revendiquer de nouvelles zones maritimes.
Ces modifications auraient pu empiéter sur les eaux revendiquées par deux membres de l’OTAN : la Lituanie et la Finlande. La Russie revendique des zones que ces deux pays, récemment intégrés à l’OTAN, considèrent comme faisant partie de leurs propres eaux territoriales. L’OTAN, une alliance principalement occidentale dirigée par les États-Unis, est en forte opposition avec la Russie, ce qui amplifie la sensibilité de cette affaire.
Réactions et Démentis
Après la révélation initiale, le décret a mystérieusement disparu des registres officiels russes, et des sources anonymes ont démenti son existence. Les agences de presse russes telles que Sputnik, TASS et Interfax, toutes liées au gouvernement, ont également affirmé que le projet était une erreur. Cependant, l’historien et spécialiste du droit maritime Pierre Tevenin a souligné que des situations similaires se sont produites dans le passé, notamment avec la mer Arctique. Il est donc possible que ce projet de loi réapparaisse à l’avenir.
Implications Géopolitiques et Juridiques
Les répercussions potentielles de cette modification ne se limitent pas à un simple ajustement géographique. En considérant une partie de la mer Baltique comme ses propres eaux intérieures, la Russie pourrait imposer des restrictions aux navires et autres activités maritimes dans ces zones. Selon la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, tout changement des frontières maritimes doit être négocié et approuvé par les parties concernées, un processus qui peut durer des années.
Les réactions des autorités lituaniennes et finlandaises ont été immédiates. Gabrielius Landsbergis, ministre des Affaires étrangères de Lituanie, a qualifié la mesure de tentative de semer la peur, tandis qu’Elen Valtonen, ministre des Affaires étrangères de Finlande, a dénoncé une manœuvre de confusion destinée à influencer la région de manière hybride.
Contexte Géostratégique
La mer Baltique est une zone géostratégique cruciale pour la Russie, offrant un accès direct à Kaliningrad, une enclave russe située entre la Pologne et la Lituanie. La sécurisation de cette région est d’une importance vitale pour la Russie. De plus, depuis la chute de l’URSS, certaines frontières maritimes restent floues. Par exemple, la question de la frontière entre la Russie et l’Estonie, bien que traitée par un accord en 2014, n’a toujours pas été ratifiée par la Russie.
La situation géopolitique est complexe : avec la Suède et la Finlande récemment intégrées à l’OTAN, la mer Baltique est désormais perçue comme un « lac de l’OTAN » par certains observateurs. Cette dynamique pousse la Russie à réaffirmer ses ambitions dans la région pour maintenir son influence.
Prochaines Étapes
Selon le quotidien économique russe RBC, le ministère russe des Affaires étrangères aurait remis de nouvelles cartes au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pour que ces changements entrent en vigueur en 2025. Il reste à voir si ce projet sera effectivement mis en œuvre ou si des négociations internationales détermineront son sort.
La tentative de redéfinition des frontières maritimes par la Russie dans la mer Baltique est un développement majeur qui mérite une attention continue. Les implications géopolitiques et juridiques de cette initiative pourraient avoir des répercussions importantes pour la stabilité régionale et les relations internationales.
En Bref: Actus du 24/05/2024
- Nouvelle-Calédonie : Mort d’un homme lors des émeutes En Nouvelle-Calédonie, un homme de 48 ans a été tué par un policier, selon le parquet de Nouméa. Ce décès est le septième depuis le début des émeutes qui touchent le territoire français d’outre-mer depuis plus de dix jours. Le policier aurait ouvert le feu après avoir été attaqué avec un autre policier par un groupe d’une quinzaine de personnes. Une enquête pour homicide volontaire par personne dépositaire de l’autorité publique a été ouverte, et le policier a été placé en garde à vue. Ce drame survient peu après le départ du président Emmanuel Macron, qui était en visite sur l’archipel et a promis de ne pas imposer la réforme du corps électoral à l’origine des troubles.
- Débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella Jeudi soir, sur France 2, le Premier ministre Gabriel Attal et Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement National pour les élections européennes, ont débattu. Bardella a critiqué l’Union Européenne, la qualifiant d’« homme malade des économies développées » et a proposé une double frontière au sein de l’UE pour contrôler l’immigration. Attal a accusé Bardella de stigmatiser les immigrés et a souligné que l’immigration clandestine est un problème. Sur l’Ukraine, Bardella a exprimé des inquiétudes quant à une possible escalade du conflit, tandis qu’Attal a critiqué les positions passées du RN sur la Russie.
- Réforme judiciaire proposée pour les jeunes Gabriel Attal a annoncé la volonté de faire voter un projet de loi avant la fin de l’année pour instaurer la comparution immédiate des jeunes à partir de 16 ans dans certains cas graves, comme les violences aggravées. Actuellement, la comparution immédiate, qui permet de juger rapidement une personne, n’est pas applicable aux mineurs. Cette proposition est critiquée par les syndicats de magistrats pour son impact potentiel sur les droits des mineurs.
- Décès d’Orion Hernandez Radou, otage français L’armée israélienne a annoncé la découverte du corps d’Orion Hernandez Radou, l’un des trois derniers otages français détenus par le Hamas dans la bande de Gaza. Hernandez Radou, franco-mexicain, avait été enlevé le 7 octobre lors d’un festival. Son décès survient après celui de deux autres otages. Emmanuel Macron a exprimé ses condoléances, et deux otages français restent encore en captivité.
- Accusations contre Édouard Ber Six femmes accusent le comédien et réalisateur Édouard Ber de harcèlement et de violences sexuelles, selon une enquête de Miaap et du média féministe Chic. Bien que les accusations n’aient pas conduit à des plaintes formelles, plusieurs femmes rapportent des comportements déplacés et des agressions sexuelles. Édouard Ber a nié les accusations et présenté ses excuses.
- Réforme législative sur les droits des époux meurtriers Le Parlement a adopté un texte de loi visant à priver les époux condamnés pour meurtre ou tentative de meurtre sur leur conjoint des avantages liés au contrat de mariage. De plus, le texte permet à des personnes séparées de leur conjoint d’être exemptées de dettes fiscales contractées par l’autre, rectifiant une anomalie législative précédente.
- Retraite internationale d’Olivier Giroud Le footballeur français Olivier Giroud a annoncé qu’il prendra sa retraite internationale après l’Euro 2024. À 37 ans, Giroud souhaite faire place aux jeunes et justifie sa décision par une fatigue accumulée. Il rejoindra les Los Angeles FC à la fin de l’été.
- Futur musée LGBTQI+ à Paris Le Conseil de Paris a voté en faveur de l’ouverture d’un musée consacré à l’art et à la culture LGBTQI+. Ce musée proposera des expositions, des projets pédagogiques et des conférences dédiés à la communauté LGBTQI+, et accueillera également des artistes en résidence. Les détails sur le lieu, le financement et la date d’ouverture sont encore à préciser.



