Un contexte différent de 2016 : les clés d’un pouvoir renforcé
Une majorité républicaine au Congrès
En 2016, Donald Trump avait bénéficié d’un « trifecta » : son parti contrôlait la présidence, la Chambre des représentants et le Sénat. Cependant, cette configuration n’avait duré que deux ans, les démocrates reprenant le contrôle de la Chambre en 2019.
En 2024, Trump revient avec un Congrès entièrement républicain, bien que les majorités restent étroites. Cela lui offre une marge de manœuvre considérable pour faire avancer ses réformes, au moins jusqu’aux prochaines élections de mi-mandat en 2026.
La Cour suprême : un bastion conservateur
L’un des changements les plus significatifs réside dans la Cour suprême des États-Unis, désormais largement dominée par les conservateurs. Depuis son premier mandat, Trump a nommé trois juges, consolidant une majorité conservatrice (six juges sur neuf). Cette Cour a déjà joué un rôle clé, notamment en annulant l’arrêt historique Roe v. Wade en 2022, ce qui a supprimé la protection fédérale du droit à l’avortement.
Récemment, la Cour a également reporté un éventuel procès contre Trump lié à l’assaut du Capitole de 2021, ce qui renforce son sentiment d’immunité.
Des nominations stratégiques pour verrouiller le pouvoir
Un réseau de fidèles
Trump a multiplié les nominations controversées, plaçant des alliés loyaux à des postes clés. Parmi eux :
- Robert Kennedy Jr. comme ministre de la Santé, malgré ses déclarations anti-vaccins.
- Linda McMahon, ancienne dirigeante de la WWE, au poste de secrétaire d’État à l’Éducation.
- Steve Wychkof, un promoteur immobilier et ami personnel, nommé émissaire spécial pour le Moyen-Orient malgré son manque d’expérience diplomatique.
La purge des institutions
L’administration Trump s’attaque également à des institutions-clés. Le directeur du FBI, Christopher Wray, a démissionné après que Trump a annoncé vouloir le remplacer par Kash Patel, un fidèle soutien. Patel, connu pour ses critiques virulentes du FBI, prévoit une purge des agents perçus comme non loyaux envers Trump.
Un programme ambitieux : le Projet 2025
Parmi les piliers de la nouvelle stratégie de Trump figure le Projet 2025, un document politique de 900 pages élaboré par le groupe ultra-conservateur Heritage Foundation. Ce plan vise à :
- Réduire les pouvoirs des agences fédérales.
- Accroître le contrôle présidentiel sur l’administration.
- Revoir les mécanismes de régulation pour favoriser les politiques conservatrices.
Ce programme pourrait transformer durablement le fonctionnement de la démocratie américaine.
Quelles menaces pour Trump et son mandat ?
Malgré ces avantages, Trump n’est pas à l’abri des défis :
- Les divisions internes au sein du Parti républicain pourraient compliquer l’adoption de certaines réformes.
- Des scandales, tels que l’assaut du Capitole ou les enquêtes en cours, pourraient ternir son mandat.
- Enfin, les élections de mi-mandat en 2026 représentent un test crucial pour conserver le contrôle du Congrès.
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Conclusion : un mandat sous le signe du pouvoir absolu
Avec un Congrès majoritairement républicain, une Cour suprême favorable, et une stratégie axée sur des nominations de fidèles, Donald Trump amorce un mandat marqué par une concentration inédite des pouvoirs. Toutefois, ce contrôle pourrait être remis en question par des défis internes et externes.
La démocratie américaine entre dans une nouvelle ère, où l’équilibre des pouvoirs semble plus fragile que jamais. Les décisions à venir détermineront si ce mandat renforcera ou affaiblira les institutions américaines.