
Kim Jong-un, le leader de la Corée du Nord, a effectué une visite inédite en Russie ce mardi, marquant ainsi son premier déplacement à l’étranger depuis le début de la pandémie en 2020. Cette arrivée soulève des questions quant aux objectifs de cette visite historique et aux implications géopolitiques qui en découlent.
Parti de Pyongyang dimanche dernier à bord d’un train blindé, Kim Jong-un a suscité l’attention des médias nord-coréens qui ont diffusé des images de son départ. Ce voyage revêt une importance particulière, étant seulement le dixième déplacement à l’étranger depuis son accession au pouvoir en 2011. Notons que ce mode de transport, le train blindé, était également privilégié par son défunt père, Kim Jong-il, qui craignait les voyages en avion.
À l’heure actuelle, les détails exacts de la rencontre entre Kim Jong-un et le président russe Vladimir Poutine demeurent inconnus. Cependant, selon l’agence de presse japonaise Kyodo, le train blindé a été repéré à la frontière russe, laissant présager une rencontre imminente entre les deux dirigeants.
Alors, quel est le but de cette visite en Russie? Officiellement, un porte-parole russe a déclaré que Kim Jong-un rencontrerait Vladimir Poutine pour discuter de « sujets sensibles ». Cependant, des sources indiquent que la présence du directeur du département de l’industrie des munitions nord-coréennes à bord du train suggère des négociations sur la fourniture d’armes entre les deux pays. Le New York Times rapporte que la Corée du Nord cherche à acquérir des technologies de pointe pour ses satellites et ses sous-marins, tandis que la Russie envisage d’obtenir des missiles Antic et des obus d’artillerie.
Cette perspective d’échange d’armes suscite des préoccupations internationales, notamment en raison de ses implications sur la résolution adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies en 2006, interdisant toute vente d’armes à la Corée du Nord. Le Royaume-Uni, la Corée du Sud et le Japon ont déjà exprimé leur désapprobation, affirmant que de telles transactions violeraient cette résolution. De plus, les États-Unis ont averti qu’un accord d’armement entre la Russie et la Corée du Nord entraînerait de nouvelles sanctions diplomatiques entre les deux pays, exacerbant ainsi les tensions déjà vives.
Alors que les regards du monde sont tournés vers cette visite historique, il reste à voir quelles seront les répercussions de cette rencontre sur l’équilibre géopolitique de la région et au-delà.



