L’Ukraine coupe le gaz russe : quelles conséquences pour l’Europe ?
L'arrêt du transit du gaz russe via l'Ukraine marque un tournant majeur pour l'Europe, mais quelles en seront les répercussions ?

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ToggleUn tournant énergétique majeur pour l’Europe
Depuis le 1er janvier 2025, plus aucun gaz russe ne transite par le territoire ukrainien vers l’Europe. Cette décision découle du non-renouvellement d’un contrat signé en 2019 entre Gazprom, l’entreprise publique russe, et l’Ukraine. Pour Kiev, cet arrêt est une victoire symbolique et stratégique, mettant fin à une source de financement indirect de l’effort de guerre russe.
Cependant, cette mesure pose de nombreuses questions : comment l’Europe, encore partiellement dépendante du gaz russe, peut-elle compenser cette perte ?
Pourquoi cette décision ?
L’arrêt du transit s’inscrit dans un contexte de tensions accrues entre l’Ukraine et la Russie depuis le début du conflit en 2022. En continuant à permettre le passage du gaz russe, l’Ukraine aurait indirectement financé l’économie de son adversaire.
Le ministre ukrainien de l’Énergie, Herman Halushchenko, a qualifié cet arrêt de « moment historique », soulignant la volonté de l’Ukraine de couper tous les liens économiques avec la Russie.
Quel impact sur l’Europe ?
Un choc énergétique limité, mais localisé
Bien que l’arrêt du gaz russe via l’Ukraine représente 1/3 des approvisionnements russes vers l’Europe, son impact est limité. Grâce à une diversification accélérée des sources énergétiques depuis 2022, le gaz russe ne représente plus que 8 % des importations européennes.
Cependant, certains pays restent vulnérables :
- La Moldavie dépend encore à 70 % du gaz russe. Ce petit État enclavé a déclaré l’état d’urgence énergétique, appelant ses citoyens à réduire leur consommation.
- La Slovaquie, proche de la Russie sur le plan énergétique, importe encore 90 % de son gaz depuis ce pays.
Des alternatives en place
Pour compenser la baisse des importations russes, l’Europe a renforcé ses partenariats avec des fournisseurs comme la Norvège, les États-Unis, le Qatar, et l’Azerbaïdjan. Le gaz naturel liquéfié (GNL), transporté par des navires méthaniers, joue également un rôle croissant.
La situation en France
En France, les conséquences de cet arrêt sont modérées. Le pays dépend peu du gaz russe et a diversifié ses approvisionnements. Par conséquent, les prix du gaz pour les consommateurs français devraient rester relativement stables.
Quelles perspectives pour l’avenir ?
L’Union européenne vise à éliminer totalement le gaz russe de ses importations d’ici 2027. Cet objectif ambitieux nécessite des investissements massifs dans les énergies renouvelables et des infrastructures pour importer du gaz depuis d’autres régions.
Cependant, la transition énergétique reste un défi majeur, particulièrement pour les pays les plus dépendants du gaz russe.
L’arrêt du transit de gaz russe via l’Ukraine est un événement historique qui reflète l’évolution des équilibres géopolitiques en Europe. Bien que les conséquences soient globalement maîtrisées pour l’Union européenne, certains pays vulnérables comme la Moldavie ou la Slovaquie doivent encore trouver des solutions durables pour garantir leur sécurité énergétique.
Ce tournant met également en lumière l’importance d’accélérer la transition énergétique pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles, tout en renforçant la résilience économique et énergétique du continent.